C'est comme le saut en parachute : très excitant et un peu effrayant
Et moi c'est justement ce "choc" dont tout le monde parle que je crains. Ce truc quasi-mystérieux / mystique, comme si on allait voyager dans un pays pour se faire violence! Ce n'est pas le choc culturel qui m'angoisse mais le fait de m'imaginer complètement retournée par l'odeur de vache crevée des rues ou chamboulée pendant 3 jours après avoir croisé un lépreux ! Ceci dit, Alexandre m'a rassuré en me disant que j'en croiserai tellement d'autres, qu'au bout de quelques jours ce sera "comme çà". Et puis j'aurai toute l'Autralie pour digérer ce soit-disant "choc" ! (auquel j'espère d'ailleurs trouver un autre nom).
La vie, en Inde, a toutes les caractéristiques de l'insupportabe : on ne sait pas comment on fait pour résister, en mangeant une poignée de riz sale, en buvant une eau immonde, sous la menace continuelle du choléra, du typhus, de la variole, et même de la peste, en dormant par terre ou dans des habitations atroces. Tous les réveils, le matin, doivent être des cauchemars. Et pourtant, les indiens se lèvent, avec le soleil, résignés, et, avec résignation, ils se trouvent une occupation : c'est une errance, à vide, durant tout le jour, un peu comme on en voit à Naples, mais ici, avec des effets incomparablement plus misérables. Il est vrai que les indiens ne sont jamais joyeux : ils sourient souvent, c'est vrai, mais ce sont des sourires de douceur, non de gaieté.
Extrait de L'odeur de l'Inde de Pier Paolo Pasolini
Anne |
15 h 22 |
Rubrique : Actualités
| Màj : 11/10/04 à 19 h 05
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